Un centre d’interprétation à l’Aapravasi Ghat

L’Aapravasi Ghat abrite depuis le 2 novembre dernier un centre d’interprétation sur l’immigration indienne à Maurice. Ce haut lieu du débarquement des travailleurs engagés est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le centre raconte cette immigration et plus précisément les débuts de l’engagisme qui eut lieu à partir de 1835, après l’abolition de l’esclavage. Dans un parcours balisé en six parties le centre restitue toute cette époque.


Il ne reste qu’environ 30% de la structure originale de l’Aapravasi Ghat. Ce sont les 70% détruits pour laisser la place au développement de la ville de Port-Louis – notamment l’autoroute et une gare d’autobus – que le centre a voulu recréer à l’aide d’objets retrouvés lors de fouilles archéologiques sur le site mais aussi en utilisant la technologie modern, avec les incontournables tablettes tactiles.

La première étape recréé l’intérieur d’un bateau, ce qui permet au visiteur d’imaginer les conditions extrèmement difficiles d’un voyage d’environ six semaines. En haut des marches où les immigrants faisaient leurs premiers pas à Maurice, des vestiges d‘une salle d’eau pour hommes d’un côté, femmes de l’autre ainsi que des toilettes rudimentaires.

Le centre a procédé à la reconstitution d’une cuisine et d’une hutte au mur en bouse de vache. On y trouve tout un assortiment d’ustensiles de l’époque tels que katora, gilas, marmites, tawa, poukni dont certains sont encore utilisés de nos jours… Le centre a aussi réuni d’autres objets comme des pipes, des fioles de médicaments pour l’hôpital du dépôt, ainsi que des restes de bouteilles de gin et de rhum. Tous ces vestiges ont été retrouvés lors des fouilles archéologiques.

Pour clore la visite un film de 10 minutes qui livre des témoignages de descendants d’engagés. Et un kids corner pour les plus petits…
Le centre d’interprétation peut accommoder environ 80 personnes en même temps. Il porte le nom de Beekrumsing Ramlallah, journaliste mauricien (1915-2000) qui fut le premier à oeuvrer pour revaloriser l’Aapravasi Ghat. A l’entrée, se trouve d’ailleurs une émouvante photo de lui, à la tête d’une petite équipe qui avait procédé à un nettoyage minitieux du site en 1970, lors de la visite d’Indira Gandhi, Premier ministre de l’Inde.

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