Charles Meldrum, l’Ecossais spécialiste des cyclones tropicaux

Ecossais d’origine et Mauricien d’adoption, Charles Meldrum a largement contribué à dynamiser les observations météorologiques à Maurice. Il a travaillé et a vécu à Maurice la plus grande partie de sa vie. Ses recherches sur les systèmes cycloniques ont aidé à la compréhension des météores et ses travaux sont des références en la matière.

Pourtant, rien ne prédestinait Charles Meldrum à devenir un spécialiste de ces phénomènes naturels d’origine tropicale lui qui est né loin de l’océan Indien. Originaire de Kirkmichael où il est né en 1821, il a d’abord été élève au Marischal College d’Aberdeen, où il a obtenu un MA en 1844. Devenu enseignant, il s’est embarqué par la suite pour les Indes où il est resté jusqu’en 1848.

C’est pour répondre à un appel de candidature qu’il débarque à Maurice et devient professeur de mathématiques au Collège Royal. Le métier d’enseignant lui plaisait, mais il était aussi un passionné des phénomènes météorologiques et surtout des cyclones. A Maurice, il fut donc servi…

Scientifique et chercheur assidu, il était à l’affût des derniers développements dans le domaine de la météorologie. Il a ainsi été le premier à affirmer que les vents des cyclones soufflent de manière spirale et légèrement centripète, et non en cercle. À partir de ses différentes analyses concernant la pluviométrie et la fréquence des cyclones, il était convaincu que les conditions climatiques étaient liées aux activités solaires. Il a affirmé que la pluie tombait en abondance durant la période où il y avait un maximum d’ensoleillement et moins quand c’était le contraire.

Dans un de ses rapports sur la périodicité des taches solaires et des cyclones, il affirmait que les cyclones de l’océan Indien formés entre l’équateur et le 25e degré de latitude sud, étaient plus nombreux pendant la période du maximum que pendant les années du minimum des taches solaires. Il a même établi un catalogue concernant les cyclones survenus pendant 26 ans.

Meldrum constata aussi que la côte est de Maurice bénéficiait de plus de pluie que l’ouest et que les pluies d’été sont toujours en abondance quand les cyclones sont plus fréquents, c’est-à-dire entre décembre et mai. La période de la saison estivale où il y a moins de cyclones se situe entre les mois de septembre et novembre, considérés comme les mois les plus secs. Déjà, Charles Meldrum se demandait si cela avait un lien avec la déforestation, qui montrait plus ses effets durant cette période…

A l’époque, le premier observatoire de l’hémisphère sud, installé à Port-Louis, ne fournissait pas régulièrement des informations sur les cyclones. Parmi ses attributions, l’observatoire avait la responsabilité de fournir des informations aux marins afin de faciliter leur navigation. Cette station équipée de divers instruments de mesure fournissait également des renseignements sur la pression atmosphérique et la pluviométrie, entre autres.

Charles Meldrum a œuvré pour que Maurice soit dotée d’une station météo fiable. La station étant installée dans un local exigu, il a sollicité le soutien du gouverneur de l’époque, James Macaulay Higginson, afin d’avoir un bâtiment plus spacieux et de nouveaux équipements. Le gouverneur ayant agréé à sa requête, c’est à Pamplemousses que la nouvelle station météorologique fut construite. La pose de la première pierre fut effectuée par le duc d’Édimbourg, le 30 mai 1870. Les observations faites furent d’une aide précieuse pour les autres stations météorologiques de la région, notamment d’Afrique du Sud et de l’Inde.

Charles Meldrum a été à la tête de la station météorologique de Pamplemousses jusqu’en 1896. Ses recherches ont contribué à sa grande réputation dans plusieurs pays, notamment en Grande-Bretagne. Élevé au rang de Fellow of the British (aujourd’hui Royal) Meteorological Society en 1868, il a obtenu d’autres distinctions au fur et à mesure qu’il gagnait en popularité. Après avoir pris sa retraite, il a regagné la Grande-Bretagne où il est mort en août 1901. Une rue porte son nom à Beau Bassin pour perpétuer le souvenir d’un des pionniers de la recherche sur les cyclones tropicaux.

 

Radar météorologique, aujourd’hui hors service, situé à Trou-aux-Cerfs

 

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