Chemin Grenier porte le nom du navigateur qui découvrit la route la plus courte vers l’Inde

Chemin Grenier doit son nom à un navigateur français qui découvrit une route maritime plus rapide vers l’Inde. Gros bourg du sud de Maurice, dans le district de Savanne, Chemin Grenier se situe ainsi sur des terres qui appartinrent jadis à Jacques Raymond Grenier.

En 1770, ce capitaine de vaisseau reçut, en échange de ses bons et loyaux services, une concession de 625 arpents, sur la partie gauche de la rivière des Galets. Le roi de France voulait en effet le récompenser pour avoir permis aux navires de raccourcir considérablement leur trajet vers le sous continent.

Ayant déjà navigué dans l’Océan Indien, le capitaine de vaisseau Jacques Raymond Grenier avait la certitude de pouvoir découvrir une route plus pratique et plus courte que les trajets habituels, pour relier l’Ile de France à la côte de Coromandel, aux Indes. Il obtint la permission du roi de France de rechercher cette voie maritime.

Le 30 mai 1769, il quitta le Port Louis aux commandes de la corvette L’heure du berger, accompagnée de sa conserve, la flûte Le vert galant, commandée par le lieutenant de frégate La Fontaine. À bord, Alexis Marie Rochon, dit l’Abbé Rochon, préposé à la vérification de la nouvelle route.

Le 2 juin, jour du second passage de Vénus sur le disque solaire, la corvette se retrouva égarée aux Cargados et le naufrage fut évité de peu. Les navires visitèrent les Seychelles où ils séjournèrent quatre semaines, explorant les îles et effectuant des relevés. L’expédition leva l’ancre des Seychelles le 14 juillet, traversa les Maldives le 18 juillet, mais manqua de peu de se perdre sur la Petite-Brasse en contournant l’île de Ceylan. Elle arriva à Pondichéry le 6 août.

C’est en repartant le 23 août, que Grenier décida d’expérimenter la nouvelle route vers l’Isle de France, en utilisant les vents soufflants de l’ouest le long du cinquième parallèle. Les navires furent de retour le 6 octobre à l’Isle de France. Grenier avait ainsi découvert une route qui raccourcissait le trajet vers l’Inde et celle-ci fut approuvée par l’Académie de Marine et adoptée par les marins français.

La nouvelle route faisait gagner aux vaisseaux, selon les saisons, de 300 à 700 lieues, soit de 10 à 20 jours de navigation, temps considérable pour l’époque. L’amiral Suffren l’utilisa lors de sa campagne de 1782 aux Indes contre la flotte anglaise. La découverte de Grenier lui valut une gratification du Roi, de 2.000 livres, il fut anobli, reçut le titre de Vicomte de Giron en Guyenne et la concession de 625 arpents à la Savanne.

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