Grand-Gaube, réputé pour ses pirogues

Grand-Gaube est un village pittoresque sur la côte nord-nord-est de Maurice, dans le district de Rivière-du-Rempart, à une quinzaine de minutes en voiture de la station balnéaire de Grand-Baie. Il figure pour la première fois sur la carte de Descubes en 1880. Selon le dictionnaire toponymique de Maurice, le nom « gaube » serait originaire de Gascogne ou du Béarn, en France, et voudrait dire « eau » ou « courant ».

Le peuplement de Grand-Gaube a commencé au début du 19e siècle autour d’une petite propriété sucrière, Belle-Vue Cugnet. Après l’abolition de l’esclavage (1835), d’anciens esclaves s’y sont installés pour devenir pêcheurs avec, pour certains d’entre eux, une spécialisation : la construction de pirogues.

Aujourd’hui paisible village de pêcheurs, Grand-Gaube est célèbre pour la fabrication de pirogues en bois utilisées pour la pêche artisanale dans le lagon ou à proximité des côtes. Les pêcheurs de toute l’île y ont afflué pendant des décennies pour passer commande auprès des nombreux charpentiers du village. Mais cette activité est aujourd’hui en recul avec l’avènement des bateaux en fibre de verre.

Grand-Gaube offre des vues absolument splendides sur le Coin de Mire, l’île Plate, l’île Ronde ou encore l’île aux Serpents. Le village abrite aussi des bungalows résidentiels, des maisons d’hôte et quelques beaux établissements hôteliers, dont le Veranda Paul et Virginie en référence au roman célèbre, puisque le Saint-Géran, navire de la Compagnie des Indes sur lequel l’écrivain Bernardin de Saint-Pierre fit voyager Virginie, sombra réellement, en août 1744, à quelques kilomètres plus au sud du village, dans la passe des Citronniers.

Le village a aussi été le lieu de résidence de sir Gaëtan Duval, éminent politicien et homme d’Etat, décédé en 1996 et qui possédait un splendide bungalow au toit en chaume, érigé sur une butte en face du lagon. C’est là que réside toujours son fils, Xavier-Luc, 60 ans, ancien ministre, Premier ministre adjoint et lui aussi figure de proue de plusieurs gouvernements successifs. Le bungalow est aussi véritable musée contenant les collections personnelles de sir Gaëtan qui s’ouvre au public une fois par an, en octobre, pour commémorer la naissance du tribun.

Un peu au sud du village se trouvent les îlots entourés de mangrove : l’île d’Ambre et l’îlot Bernache. La plus grande des deux, l’île d’Ambre, en référence à l’ambre gris, concrétion intestinale du cachalot, que l’on y récoltait jadis, abrite des arbres endémiques quelques ruines du 18e siècle, un petit cratère et une grotte d’eau douce. Il convient de souligner que l’îlot se situe légèrement au nord de la passe des Citronniers et c’est sur l’île d’Ambre que se réfugièrent les 9 seuls survivants du naufrage du Saint-Géran

Crédit photo : Maria Luisa Pinheiro Blot

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