Durant la première partie de la Seconde Guerre mondiale, La Réunion était aux mains des forces du Régime de Vichy. Le 30 novembre 1942, l’île est libérée par les Forces navales françaises libres. Parmi elles, un officier mauricien, le capitaine Hector Paturau. A la suite du débarquement effectué à partir d’un contre-torpilleur venu de Maurice, une courte bataille a lieu le 28 novembre, au Port. Elle est remportée par Paturau et ses compagnons.
Après la capitulation française en juin 1940, le personnel militaire de la colonie se limitait à environ 270 hommes, la plupart des miliciens, commandés par un douzaine d’officiers et sous-officiers. Le gouverneur de l’île, Pierre Aubert, avait décidé de demeurer fidèle au maréchal Pétain. Le président du Conseil général Raoul Nativel avait, pour sa part, dénoncé l’armistice à Radio Saint-Denis. Il fut démis de ses fonctions. Un mouvement local de résistance se mit en place.
En mars 1942, un commando de Britanniques et de Mauriciens, en provenance de Maurice, débarqua à La Réunion par la côte ouest, à Saint Gilles, pour livrer du matériel radio au mouvement de résistance. Au retour leur esquif sombra dans la passe de l’Hermitage. Deux membres du commando moururent noyés et les autres furent faits prisonniers par les gendarmes du Régime de Vichy.
Le 5 mai 1942, les Britanniques frappèrent à Madagascar, sous le contrôle de Vichy. Le general de Gaulle, qui n’avait pas participé à la libération de Madagascar, fut pressé de prendre le contrôle de La Réunion avant que les Britanniques ne le fassent. C’est ainsi que le représentant des Forces françaises libres à Maurice, le capitaine Paturau, reçut l’ordre de monter une opération pour prendre La Réunion…
Dans la nuit du 26 au 27 novembre 1942, le contre-torpilleur Léopard quitta Maurice avec 74 hommes. Le navire arriva à Saint-Denis le 27 à 23 heures. 60 hommes débarquèrent et s’emparèrent du palais gouvernemental, sans coup férir. Au matin, Saint-Denis était sous le contrôle des forces libres.
Par contre, les troupes de Vichy retranchées au Port, offrirent une certaine résistance. Le 28 novembre, les cellules communistes de l’île tentèrent, sans succès, de s’emparer du Port, défendu par une batterie de 95 mm. Le Léopard prit une part décisive à la bataille. Sous le feu des défenses du Port, le navire riposta, tuant deux hommes. Le gouverneur Aubert abandonna alors l’idée d’une bataille qui pourrait s’avérer sanglante et accepta de se rendre. La reddition fut confirmée le 30 novembre à 8 h 45. La Réunion était libérée…