Amédée Maingard, une histoire mauricienne, 1e partie – Le corsaire

Histoire(s) Productions présente “Amédée Maingard, une histoire mauricienne” sur la vie et le destin d’un grand Mauricien, descendant de corsaires malouins, héros de la Résistance pendant la 2e Guerre mondiale, fondateur d’Air Mauritius et créateur du groupe hôtelier New Mauritius Hotels. Dans les cinémas Star Bagatelle et La Croisette à partir du 24 janvier.

Amédée Maingard dit Dédé a tenu un rôle essentiel dans le récit historique de l’Île Maurice du 20e siècle. Dans une colonie britannique peuplée majoritairement d’Indo-mauriciens, il fut l’un des rares Franco-mauriciens à prendre résolument position pour l’Indépendance au milieu des années soixante. Fils de René Joseph Maingard, directeur de la puissante compagnie Rogers, il fut l’un des plus influents capitaine d’industrie de son époque. Homme de conviction, Maingard avait de qui tenir, lui dont la famille descend d’une lignée de marins et corsaires malouins, compagnons de Jacques Cartier, le découvreur du Canada.

Au milieu du 18e siècle, l’un de ces Maingard, un capitaine coirsaire, fait souche à l’Isle de France. Né à Saint-Malo en 1719, Josselin Julien Maingard, formé à la dure école de la pêche morutière, a sillonné les mers pour écouler le poisson si convoité de l’Atlantique Nord, avant de devenir capitaine. « Lorsqu’en 1744, la France entre en guerre contre l’Angleterre lors de la fameuse bataille de Toulon, Josselin est présent à cette bataille navale.Quand il veut devenir capitaine et qu’il embarque sur les navires du roi, il a déjà treize ans d’expériences maritimes derrière lui et la guerre pour lui va être une formidable opportunité », explique Patrick Villiers, historien maritime.

Josselin Julien va se révéler un très brillant capitaine corsaire. A 27 ans, la Compagnie des Indes fondée par Colbert, le nomme capitaine de port à l’Isle de France. En juin 1751, il débarque à Port-Louis ou il se voit aussi attribuer une concession de 360 arpents et quarante esclaves. Dix ans après son établissement dans la colonie, son épouse décède lui laissant 2 filles et 4 fils. Il aura deux autres garçons avec Pauline, une esclave malgache.

L’un de ses fils, Josselin Jean, officier d’artillerie, assura la défense de la colonie en 1810 lors de la prise de l’île par les Britanniques. Lors de la bataille, Josselin Jean se battit comme un lion mais les Anglais débarquèrent par milliers et les Français durent capituler. Josselin Jean ne voulut pas rester sous le drapeau anglais et partit, avec armes, bagages, femme et enfants, pour Bourbon, l’île soeur.

A la fin du 19e siècle, Ludovic Maingard, le descendant de Josselin Jean quitta l’île de la Réunion avec ses 9 enfants pour revenir tenter sa chance à Maurice, le berceau familial. Mais les difficultés furent telles chez les Maingard que le dernier des enfants, René Joseph, âgé de 15 ans, fut placé comme commis chez Rogers, une importante maison de commerce. Au début du 20e siècle futur père d’Amédée connut une ascension fulgurante au sein de Rogers où il avait la confiance absolue des deux fondateurs, Walter Rogers et Louis Goupille.

Lorsque la crise économique mondiale fragilisa un peu plus la colonie sucrière dans les années 30, René Joseph mobilisa toutes les énergies pour maintenir l’entreprise Rogers à flot. Apprécié de tous, il accèda à la présidence de la puissante Chambre de commerce. Mais à cette époque le chômage et la pauvreté atteignaient un point critique, dans la petite colonie britannique. C’est dans un contexte mondial inquiétant que les aînés des Maingard, René, dit Colo et Amédée, dit Dédé, se rendirent à Londres pour entamer des études universitaires. On était à la veille d’un conflit majeur d’une ampleur inégalée…

 

Sources : Amédée Maingard, une histoire mauricienne, de Michel Vuillermet

 

L’auteur. Amédée Maingard, une histoire mauricienne a été écrit et réalisé par Michel Vuillermet. Enfant de Mai 68, cet auteur-réalisateur établi à Paris et Breton d’adoption, est diplômé de l’Institut des Hautes Études Cinématographiques (IDHEC). Il réalise depuis de nombreuses années des documentaires pour les grandes chaînes de service public européennes, avec l’accent sur de grands personnages, parfois méconnus, qui ont marqué l’histoire.

Michel Vuillermet a réalisé plus de 30 films, dont MARIE CURIE, AU-DELA DU MYTHE, (2011); EDOUARD VIII D’ANGLETERRE, LA FAILLITE D’UN ROI, (2004); SADDAM HUSSEIN, LE MAITRE DE BAGDAD, (2002); ZAFAIR KAYA, (2000); ANDRE MALRAUX (1996); NOUS, ENFANTS DU ROCK, (1992), LE REGLEMENT INTERIEUR (Long-métrage 35mm, 1980).

Facebook