Avec son littoral accident, La Réunion n’offre pas d’abri naturel pour les navires. Au 19e siècle, les navires chargés de bœufs en provenance de Madagascar débarquaient leur marchandise au barachois, devant le chef-lieu, Saint-Denis. Les passagers devaient eux aussi emprunter le même débarcadère dans des conditions parfois très difficiles. Et pas seulement à cause de la houle…
Tous les Dyonisiens savent en effet que le Barachois pullule de requins. Mais les passagers qui arrivaient à La Réunion n’avaient pas cette information… et l’apprenaient parfois à leur détriment.
Ce fut le cas pour le jeune Charles Baudelaire, de passage sur l’île en provenance de Maurice et en route pour les Indes. Le jeune poète, encore inconnu, s’était-il précipité à la vue d’une belle Malbaraise ? Ou alors a-t-il tout simplement perdu l’équilibre ? Toujours est-il que, le 19 septembre 1841, lors du débarquement des passagers venus à bord du Paquebot des Mers du sud – le navire venait de Maurice où il avait relâché durant environ deux semaines – il tomba à l’eau…
Selon les témoins de la scène, à l’époque, il fut vite repêché mais seul son chapeau fut happé par les requins…