Des Mauriciens en faveur de la rétrocession à la France

Au début du 20e siècle, des Mauriciens revendiquèrent le rattachement de l’île à la France. Ce courant rétrocessionniste prit de l’ampleur au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Il était animé par de jeunes professionnels Créoles et par un groupe issu de la population d’origine française, elle-même largement minoritaire dans l’île.

Le mouvement rétrocessionniste était mené par Anatole de Boucherville et animé par des figures de proue de la francophonie telles que Raoul Rivet et Arthur Rohan et des notables comme Maurice Curé, Edgar Laurent ou encore Armand Esnouf et Emile Sauzier. Ce groupe était notamment motivé par l’importance de pérenniser la culture et la langue françaises. Mais il avait aussi des velléités politiques …

Comme chacun le sait, Maurice avait été prise par les Anglais à la France en 1810 et le traité de capitulation, signé le 3 décembre, assurait aux habitants le respect de leurs lois, coutumes et religions, ainsi que leur propriété. Les Anglais tinrent parole, même si l’île changea de nom pour s’appeler Maurice. Même si l’anglais devint la langue officielle, le français fut largement préservé, notamment au sein de la bourgeoisie et chez les intellectuels.

Ce sont donc ceux-ci qui enflammèrent l’opinion publique au moment des élections législatives de 1921. Mais ils ne jouirent pas de l’appui de la majorité de la communauté franco-mauricienne (la seule majoritairement apte à voter à cette époque) et furent combattus par l’oligarchie, notamment à travers les journaux de l’époque, Le Cernéen en tête. Rétrocessionnistes et anti-rétrocessionnistes s’affontèrent brièvement le temps d’une élection. Les premiers nommés finirent par s’avouer vaincus et l’idée tomba rapidement aux oublietttes…

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