2018 s’achève… Année intense. Dans la courte existence d’Histoire(s) Mauricienne(s), s’il fallait désigner un moment phare, ce serait bien celui-là. En attendant de nouvelles aventures en 2019… et un anniversaire.
L’année écoulée nous a en effet apporté un lot d’événements importants. Il y a eu d’abord, fin janvier, la sortie en salles du film Amédée Maingard, une histoire mauricienne. Ecrit, réalisé, produit par Michel Vuillermet, il est co-produit par Histoire(s) Productions – le bras financier d’Histoire(s) Mauricienne(s). Ce documentaire de 60 mn est resté 3 semaines à l’affiche et a fait 1 500 entrées !
Il raconte l’histoire d’un homme d’exception, Amédée Maingard, qui a tenu un rôle essentiel dans le récit historique de l’Île Maurice du siècle dernier. Capitaine d’industrie magistral, fondateur d’Air Mauritius, de l’hôtellerie et du tourisme modernes dans des temps particulièrement turbulents, il fut l’un des rares Franco-Mauriciens à prendre résolument position pour l’Indépendance au milieu des années soixante.
Vingt ans plus tôt, Maingard, alias Major Samuel, avait accompli une guerre remarquable dans les maquis du centre de la France. Chef d’un important réseau de Résistance à 26 ans, il fut un des libérateurs de Poitiers et reçut de l’Angleterre et de la France les plus hautes distinctions. Trois siècles auparavant son ancêtre Josselin Julien était arrivé de Saint-Malo, nommé en 1750 capitaine du Port-Louis par la Compagnie des Indes. Le fils de ce dernier, Josselin-Jean, officier d’artillerie, contribua de manière éclatante à rendre plus qu’honorable en 1810 la prise de la colonie par les Britanniques.
Le film se situe à la croisée des évènements de l’histoire de Maurice depuis le 18e siècle jusqu’aux années soixante et soixante-dix, deux décennies cruciales. Histoire(s) Mauricienne(s) s’est fait le relai de cette magnifique saga en publiant plusieurs articles, notamment une série sur les agents secrets mauriciens en France occupée, dont Amédée Maingard était l’un des acteurs les plus illustres.
Dans la foulée de ce beau succès d’estime, Histoire(s) Mauricienne(s) s’est fait l’écho, au mois de juin 2018, d’une autre opération d’envergure. Trente-neuf ans après la mission Saint-Géran au large de Grand-Gaube, en 1979, Histoire(s) Productions a fait venir à Maurice Jean-Yves Blot, docteur en archéologie navale, chef de l’expédition de 1979.
Le but de la venue de Jean-Yves Blot était surtout de lancer, le Voyage dans le temps (voir page Facebook) un concept imaginé par le Dr Blot lui-même et executé par Histoire(s) Productions. Il s’articule autour de la légende de Paul et Virginie, du voyage de Bernardin de St Pierre et du naufrage du Saint-Géran. Il constitue une remontée dans le temps, une traversée de l’espace, avec comme point de départ l’île Maurice du 21e siècle et une plongée dans l’Isle de France du 18e siècle, dont de nombreuses traces sont encore palpables.
Le Voyage dans le Temps propose des randonnées sous forme d’excursion/incursion au cœur du Pays de Légende, journée narrative «en marche», mode de lecture du Temps et du Paysage et des histoires qui y sont ancrées, enfouies, cachées, en attente de germer. Deux itinéraires sont possibles : l’un à Vallée des Prêtres, l’autre à Yémen. Un volet aquatique est également proposé, dans le lagon compris entre l’île d’Ambre et la passe des Citronniers, prenant la forme d’une évocation du naufrage du Saint-Géran au 18e siècle et de l’expédition qui a permis de ramener ses restes au 20e siècle.
Jean-Yves Blot est revenu à Maurice du 8 novembre au 6 décembre. Il se propose désormais de monter une opération sur le site de la passe des Citronniers afin de dresser un premier état des lieux et fournir les jalons techniques, scientifiques et administratifs à la belle et longue bataille en vue du statut durable de ces lieux d’histoire et de mémoire et, surtout, d’identité. Il a rassemblé les résultats de ses travaux dans un rapport dont Histoire(s) Mauricienne(s) devrait se faire très prochainement l’écho.
Parallèlement à ces deux aventures humaines, patrimoniales, artistiques, d’autres sujets de fond ont agrémenté le blog au fil de l’année 2018. Il y a d’abord eu une série de cinq articles sur le marronnage et ses héros, méconnus, ignorés, voire méprisés. Considérés comme de dangereux bandits, ils étaient surtout des combattants de la liberté.
Histoire(s) Mauricienne(s) a aussi publié, tout au long de l’année, une série de douze articles sur l’histoire de Port-Louis, en collaboration avec la Mauritius Ports Authority (MPA). Enfin, il convient de mentionner, parmi les articles les plus vus sur la page Facebook, ceux de la rubrique Le saviez-vous qui retrace l’histoire de nos villes et villages dont, en 2018, ceux de Chemin-Grenier, Trou-aux-Biches, Baie-du-Tombeau, Pamplemousses ou encore Grand-Gaube… En tout, ce sont aujourd’hui plus de 200 articles qui sont disponibles sur le blog…
Que nous réserve 2019 ? Eh bien, il y aura tout d’abord deux séries, déjà lancées en 2018, sur les personnages qui ont marqué le port, toujours avec la MPA, et sur l’histoire du turf avec le Mauritius Turf Club.
Une série d’articles sur l’histoire du surf à Maurice, sera publiée en janvier, en collaboration avec Veranda Leisure and Hospitality (VLH) et qui est extraite d’un magnifique ouvrage intitulé Une Histoire du Surf, écrit par Thierry Chateau, préfacé par le Prof. Joël de Rosnay et édité par VLH. Les articles seront agrémentés de photos extraites des collections personnelles de Jean-Pierre Henry, l’un des premiers surfers mauriciens et témoin dans le livre.
Histoire(s) Mauricienne(s) fera aussi, en février, un rappel des événements terribles qui eurent lieu en 1999 après la mort en prison du chanteur Kaya – et qui feront l’objet d’une publication, intitulée Février Noir et éditée par Histoire(s) Productions.
Les 5 ans d’existence d’Histoire(s) Mauricienne(s) seront célébrés en 2019 avec la publication d’une série sur ces Mauriciens qui ont fait l’histoire. Des fils du sol aujourd’hui disparus ont forgé le destin de leur pays ou ont contribué à la notoriété de l’île… Depuis les débuts de la colonisation jusqu’aux lendemains de l’Indépendance, Histoire(s) Mauricienne(s) vous présentera ces Mauriciens d’exception. Quel est celui qui, selon vous, a le plus marqué l’histoire de Maurice ? Nous le saurons en 2019…
Enfin, un coup de projecteur sera mis sur la diaspora, dans la rubrique Vos histoires. Des Mauriciens partis ailleurs partagerons avec nous ce moment d’émotion qu’est celui de l’expatriation/du départ et nous parlerons de leur installation dans leur pays d’adoption. Histoire(s) Mauricienne(s) souhaite, à travers cette dernière rubrique être un pont entre les Mauriciens d’ici et d’ailleurs.
Forte du soutien de ses nombreux fans sur Facebook et de l’appui de ses partenaires, Histoire(s) Mauricienne(s) veut continuer d’apporter sa contribution à la vulgarisation de notre histoire, à la reconnaissance de Mauriciens d’exception et à la sensibilisation aux joyaux de notre patrimoine, souvent menacés par l’ignorance. Nous vous invitons à poursuivre, avec nous, ce long voyage dans le temps, à travers l’exploration de notre passé qui nous permet d’éclairer notre avenir… Bonne Année !