Histoire(s) de l’hôtellerie : Premier établissement hôtelier en 1737 à Port-Louis

Le premier établissement hôtelier à voir le jour à Maurice ouvrit ses portes en 1737 à Port-Louis. A l’époque, l’île s’appelait encore Isle de France, le Gouverneur La Bourdonnais venait de prendre ses fonctions, tout restait encore à faire à Port-Louis…

L’établissement en question était une auberge, sise au Ruisseau du Pouce, l’un des cours d’eau qui alimentait Port-Louis. Première du genre, elle était tenue par un certain André Briançon, originaire de Chambelay en Anjou, établi dans l’île depuis 1730.

A l’arrivée de Mahé La Bourdonnais, en juin 1735, Port-Louis comptait 1 676 habitants et était marquée par les difficultés d’approvisionnement et le manque d’infrastructures. Le petit chef-lieu n’était qu’un port sans fortification, aux habitations avec des toits de chaume, reliées entre elles par de simples sentiers.

Le nouveau gouverneur s’attela rapidement à développer la localité. Il la dota de fortifications et de magasins, d’un moulin à blé, d’une église, d’un hôpital… Des concessions furent accordées aux colons et des maisons furent bâties pour les habitants, par des maçons en provenance d’Inde. Les maisons avaient un seul niveau. Les plus riches avaient un toit en bois et les plus pauvres étaient recouvertes de feuilles de palmiers.

La Bourdonnais encouragea le commerce. Il fit venir des tailleurs, des orfèvres, des tanneurs et leur fournit du crédit pour démarrer leur activité. Pour amuser la population, il fit même construire un petit théâtre. La construction d’un Hôtel du Gouvernement fut achevée en décembre 1736.

Dès 1737, Port-Louis commença à changer de visage. Un canal fut aménagé pour conduire l’eau de la Grande Rivière Nord Ouest vers la seule fontaine publique disponible, située à la rue de la Pompe.

Dans le port, La Bourdonnais fit aménager les services portuaires nécessaires aux navires de passage ainsi qu’un chantier naval. Des pontons furent installés, des chalands servirent à l’embarquement et au débarquement des marchandises. En 1740, le port disposait de 158 charpentiers et ouvriers pour radouber et construire des navires.

La ville était protégée par des batteries sur l’île aux Tonneliers, au fond de la baie, sur la pointe gauche de la rade…

L’auberge du Sieur Briançon était donc la bienvenue dans une petite localité qui voyait passer de plus en plus de monde. L’établissement accueillait des officiers et des soldats mais aussi des équipages lorsqu’ils descendaient à terre durant les escales des navires.

En 1741, une deuxième auberge ouvrit ses portes. Elle était située sur le chemin menant à la Grande Rivière Nord Ouest. Tenue par une dénommée Françoise Jeanneau, l’établissement était un assemblage de cases en bois recouvertes de feuilles de palmiers. De la volaille y était élevée pour nourrir la clientèle, dans une ambiance on ne peut plus champêtre…

Peu à peu, d’autres établissements allaient voir le jour dans la petite capitale. Auberges, cantine, limonaderies, cafés, salle de billard, la petit capitale tropicale allait prendre des allures d’un véritable port d’escale pour les voyageurs épuisés par les traversées entre l’Europe et les Indes…

Sources : Port-Louis, histoire d’une capitale, de Jean Marie Chelin (à paraître)

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