La première journée de courses de chevaux eut lieu au Champ de Mars le 25 juin 1812. Elle fut organisée par le Mauritius Turf Club, fondé la même année. L’organisation d’une joute hippique avait initialement pour objectif de réconcilier les habitants francophones de l’île avec les occupants britanniques fraichement installés, autour de leur amour commun pour le cheval.
C’est Robert Farquhar, premier gouverneur britannique de Maurice, qui en prit l’initiative. Farquhar était un habile diplomate et un fin tacticien. Il pensait qu’un affrontement hippique serait un exhutoire idéal pour les colons et contribuerait à sceller l’accord conclu, lors de la prise de l’île en décembre 1810, entre envahisseurs et habitants… Dans cette entreprise, il faut dire qu’il fut grandement aidé par son épouse, Maria, née Lautour. Celle-ci était d’origine française, fille d’un banquier qui avait fait fortune à Madras, en Inde et elle joua un grand rôle dans les relations entre l’administration et les colons.
Le Mauritius Turf Club fut ainsi créé le 12 juin 1812, calqué sur le modèle du Jockey Club anglais qui avait été fondé en 1750 à Newmarket, près de Londres. Il était composé de membres de l’administration britannique. Dans ses statuts, l’objectif de réconciliation était clairement stipulé, en tête du procès-verbal de fondation, précédant le règlement régissant les courses hippiques.
Le 25 juin, la première course officielle fut organisée sur la vaste étendue du Champ de Mars. Farquhar y fit courir ses propres coursiers qui se mesurèrent à ceux des grands propriétaires Ses chevaux avaient pour nom Rondeaux, Violoncello, Admiral ou encore Aide de camp… Cette première journée attira la grande foule et eut un succès retentissant à travers l’île.
Par la suite, Farquhar, encouragé par cette réussite, entreprit de développer les courses de chevaux. Il fut épaulé par son secrétaire, Charles Telfair, un planteur d’origine irlandaise, installé à Bel-Ombre et par le colonel Edward Alured Draper, un aristocrate anglais plutôt conservateur, allié des grands planteurs et grand amateur de chevaux. C’est celui-ci qui prit les rênes du Mauritius Turf Club à partir de 1814 et qui le développa. C’est pour cette raison qu’il est considéré, à tort, comme le fondateur du MTC…
Le saviez vous ?
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