Histoire(s) du marronage : les Marrons, symboles de la lutte contre l’oppression

En marge de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, Histoire(s) Mauricienne(s) vous propose de célébrer ceux qui furent les premiers dans l’histoire de notre pays à lutter pour la liberté et à combattre l’oppression. On les appelait les Marrons, ils avaient pour noms Diamamouve, Barbe Blanche, Sans Souci ou encore Madame FrançoiseLeur épopée est retracée dans une série d’articles pendant tout le mois de février.

L’abolition de l’esclavage qui intervint le 1er février 1835 à l’île Maurice, fut accueillie sans grande joie par les esclaves qui se retrouvèrent libres mais perdus et sans ressources.

Le gouvernement britannique avait introduit dès 1823 des lois dites d’amélioration du sort des esclaves mais qui n’étaient pas appliquées, à cause de l’influence du tout puissant mouvement antiabolitionniste mené par les planteurs. Le Secrétaire britannique aux Colonies, finit donc par proposer une émancipation accompagnée d’une période d’apprentissage. Mais ce furent surtout les propriétaires d’esclaves qui en soirtirent gagnants puisqu’ils touchèrent une indemnisation de plus de 2 millions de livres.

En 1835, le nombre total d’esclaves s’élevait à 66 613, dont 26 800 esclaves agricoles et 22 200 esclaves domestiques, le reste étant les enfants et les vieillards.

Quarante ans plus tôt, du temps de la colonie française, les esclaves de l’Isle de France avait failli retrouver la liberté. Le 4 février 1794, la Convention Nationale en France avait décrété l’abolition dans toutes les colonies française. Mais l’Assemblée Coloniale l’avait rejetée aussitôt, sous la pression des colons esclavagistes, déjà très puissants, traumatisés qu’ils étaient par l’insurrection des esclaves de Saint Domingue, intervenue en 1791.

Il n’est donc pas étonnant que, au sein de cette masse servile, il y ait eu des individus plus déterminés que les autres, qui aient farouchement résisté à la domination et à la barbarie en se révoltant ou en fuyant dans la nature environnante. On les désignait sous l’appellation de Marrons, tirée de l’espagnol cimarron, nom attribué aux animaux domestiques retournés à la vie sauvage… D’ailleurs, dès 1642, des 105 premiers esclaves introduits par les Hollandais dans l’île, la plupart prirent la fuite, marquant ainsi le début du marronnage, à l’île Maurice, en même temps que celui de l’esclavage…

Ces esclaves fugitifs, souvent des hommes mais aussi, plus rarement, des femmes, s’étaient souvent regroupés et organisés dans de petites communautés. Ils avaient pour noms Diamamouve, Barbe Blanche, Sans Souci ou encore Madame Françoise…

Rebelles, résistants, les Marrons sont devenus le symbole de la lutte contre l’oppression et leurs prouesses, parfois légendaires, ont frappé l’imaginaire mais peinent à traverser le temps. Aujourd’hui, afin de les sortir de l’oubli, Histoire(s) Mauricienne(s) retrace l’épopée de quelques-uns d’entre eux dont les exploits ont été transmis à travers les écrits des chroniqueurs de l’époque.

 

Sources : Le marronage à l’Isle de France – Ile Maurice, d’Amédée Nagapen

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