En 1940, 1 670 juifs furent déportés à Maurice

Le 26 décembre 1940, en pleine canicule tropicale, le navire l’Atlantic accoste à Port-Louis. Il a à son bord des passagers biens particuliers: 1 670 réfugiés juifs qui fuyaient les Nazis. Ils avaient d’abord tenté de rejoindre la Palestine qui se trouvait alors sous administration britannique. Ils provenaient de pays d’Europe centrale, déjà sous le joug nazi: Pologne, Autriche, Tchécoslovaquie, mais aussi d’Allemagne.

En Palestine, ils furent refoulés par les autorités britanniques qui craignaient que l’arrivée d’un grand nombre de juifs ne déstabilise la région. Les Britanniques redoutaient également que des agents allemands ne se soient infiltrés parmi les réfugiés. Les malheureux se virent refuser le droit d’asile. Ils furent d’abord envoyés vers Madagascar avant d’être déportés à Maurice.

Ils ont été détenus jusqu’à la fin de la guerre à la prison de Beau-Bassin. Les conditions de détention étaient difficiles et rendues insupportables par le climat tropical. Les hommes et les femmes étaient détenus dans deux sections séparées de la prison et ne pouvaient pas se voir librement. La situation sanitaire était précaire et les détenus souffraient de typhoïde, de paludisme et d’autres maladies tropicales. Un grand nombre d’entre eux mourut.

En 1945, alors que la guerre tirait à sa fin, les détenus furent enfin informés qu’ils auraient le droit de s’établir en Palestine. Ils quittèrent Maurice le 11 août 1945 et touchèrent le port d’Haïfa le 26 août 1945.

Malheureusement, les déportés de l’Atlantic laissaient derrière eux 127 des leurs, décédés durant leur détention. Ils reposent au cimetière de Saint-Martin, dans la partie réservée aux Juifs.

Cette histoire a fait l’objet de plusieurs romans dont celui de la Mauricienne Natacha Appanah, intitulé Le Dernier Frère et qui devrait être porté à l’écran par une équipe de réalisation réunionnaise.

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