La Banque Commerciale créée avec l’argent de l’esclavage

Lorsque les Britanniques prirent possession de Maurice en 1810, la tradition bancaire n’était pas bien implantée dans l’île. Les premières années britanniques furent marquées par l’ouverture de la Banque Coloniale de Maurice en 1812. Cet établissement fut rapidement remplacé par la Banque de Maurice qui survécut jusqu’en 1825.

Mais avec le boom sucrier, il devint impératif de faire revivre la banque qui finalement rouvrit ses portes en 1832. Son capital était de 300 000 livres. Elle avait pour principaux actionnaires de grands planteurs et comme président Adrien d’Epinay. Elle accordait des facilités seulement à ces grands planteurs. S’estimant lésés, les commerçants britanniques et les autres planteurs voulurent créer une banque rivale. Malgré la forte opposition de d’Epinay et de ses amis, le gouverneur William Nicolay donna son approbation à la création de la Mauritius Commercial Bank.

Aussi connue sous le nom de Banque Commerciale, elle a été fondée partiellement grâce à la somme reçue des compensations aux planteurs, lors de l’abolition de l’esclavage. Son conseil d’administration était composé de commerçants britanniques tels que Blyth, mais aussi de planteurs comme Leclézio, Koenig…

En 1835, le nombre total d’esclaves s’élevait à 66 613. Le paiement de la compensation fut largement reçu entre les grands planteurs et les propriétaires d’esclaves. Bien qu’ils ne représentassent que 5% des propriétaires d’esclaves, ils reçurent plus de 20% du paiement. Ils obtinrent au total 2.112.6320 livres. Une partie de cette somme servit donc à créer la nouvelle banque.

Source: Mauritian History, de V. Teelock

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