Medecin exemplaire lors de l’épidémie de variole qui décima la population de Maurice en 1889, Idrice Goomany mourut jeune, à l’âge de trente ans, au chevet de ses malades. Sa tombe se trouve à Pointe aux Canonniers, dans l’enceinte de l’un des premiers grands établissements hôteliers de Maurice, le Club Méditerrannée…
Idrice Amir Goomany est né en 1859. Il appartient à la troisième génération d’indiens de foi musulmane, communément appelés lascars, venus s’établir à Maurice durant la période française. Ces familles travaillaient principalement dans le domaine maritime, certains étant marins, d’autres négociants.
Idrice Goomany fit surtout partie de ces jeunes Mauriciens qui osèrent défier l’ordre établi dans la société coloniale refusant aux descendants d’Asiatiques la possibilité de poursuivre des études supérieures. C’est donc en faisant fi des préjugés et malgré les difficultés qu’il devint médecin. Il fut très actif lors de la grande épidémie de variole de 1889, seulement deux ans après son retour d’Ecosse où il était devenu médecin.
A cette époque, Maurice accueillait beaucoup de travailleurs indiens engagés par les plantations de cannes à sucre. Beaucoup de ces migrants débarquaient en très mauvaise santé, atteints de cholera, variole ou paludisme. La plupart des malades étaient regroupés à la quarantaine de Pointe aux Canonniers.
Idrice Goomany ne put résister à la flambée de variole. Il succomba le 28 juillet 1889. Il fut enterré sur place. Et bien des années plus tard, au début des années 1970, sous la pression du développement hôtelier, l’espace qu’avait occupé la quarantaine fut transformé, en partie, en premier club de vacances de l’océan indien.