Lascars, matelots qualifiés au service de La Bourdonnais

Communément appelés lascars à Maurice, les musulmans sont présents dès le début de la colonisation française. Les premières traces écrites de musulmans à l’Isle de France datent de 1724 sous le gouverneur de Nyon.

Dérivé du mot persan lasicar signifiant matelot, l’appellation de lascar s’applique à des marins, désignant ainsi au départ plus une fonction qu’une religion. Mais il se trouve que ces matelots sont tous de confession musulmane. Afin de faciliter leur embauche et leur assimilation, ces hommes acceptent de franciser leur nom sans pour autant se convertir au catholicisme (la religion catholique était la seule admise dans la colonie sous l’occupation française).

Pour dynamiser son projet de développement de l’Isle de France, La Bourdonnais, le gouverneur-bâtisseur, se tourne vers le sous continent indien pour recruter de la main d’oeuvre qualifiée. Les vaisseaux naviguant entre l’Europe et l’Asie et qui ravitaillent la colonie faisaient face à un manque de marins français, principalement à cause des conditions de traversée entre la France et Maurice rendues extrêmement difficiles par la distance, les maladies, les cyclones.

Ces vaisseaux employaient déjà des matelots de confession islamique, ayant servi sur les navires portugais et reconnus pour leur compétence. Sous La Bourdonnais on voit donc l’apparition de recrutement sous contrat de petits groupes de matelots lascars qui ont un statut spécial. Ils étaient aussi très actifs dans la construction et la réparation de navires dans le port.

Beaucoup ne renouvelleront pas leur contrat, principalement à cause de la politique d’acculturation de l’administration française. Mais un petit groupe va s’établir durablement et jeter les bases de l’installation d’une communauté musulmane dans la colonie.

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