Histoire(s) Mauricienne(s) en collaboration avec le Mauritius Turf Club, raconte les courses hippiques au Champ de Mars en retraçant les exploits de ceux qui ont marqué leur époque et notamment ces fils du sol qui font la fierté du turf mauricien.
Traditionnellement, les coursiers qui ont évolué au fil des décennies sur la piste du Champ de Mars ont la plupart du temps été montés par des jockeys étrangers. Au début, ce sont les propriétaires eux-mêmes qui pilotaient leurs coursiers puis en 1836, les jockeys professionnels paraissent pour la première fois au programme. Ils sont Anglais mais ce sont rapidement les jockeys sud-africains prennent le relai, comme Adrien Scott qui a eu une longue carrière sur le turf mauricien de 1854 à 1892. Par la suite, ce sera au tour des Australiens de se distinguer.
Mais l’amour du cheval et la passion des courses aidant, des jockeys mauriciens vont finir par se faire une place au Champ de Mars. Formés le plus souvent sur le tas, ils ont su damer le pion à leurs confrères étrangers et parfois prendre le dessus sur eux, notamment dans les grandes courses du calendrier. Quelques-uns d’entre eux ont même été sacrés champions. Le destin le plus improbable est celui de Vijay Anand Bundhoo, qui a décroché le titre de jockey champion alors qu’il n’était qu’apprenti.
Vijay Anand Bundhoo réalisa cet exploit en 1991. Cette saison-là, il remporta 27 victoires, dont une première place dans la Barbé Cup, pour 125 montes. A la fin de la saison, il participa au M-Net All Stars Competition en Afrique du Sud, aux côtés de légendes du turf mondial comme Lester Piggott et Michael Roberts. Le jeune Mauricien fut également admis à l’académie sud-africaine des jockeys. Un autre apprenti, Praveen Nagadoo signe lui 12 victoires en 1993 puis 21 victoires l’année suivante.
Maxime de Coriolis décroche, lui, le titre de champion en 1977. Il remporte 20 courses et effectue, cette saison-là, 77 montes. Il partage la cravache d’or avec l’Australien Henry Parkinson… Son frère François monte pendant plusieurs saisons. En 1975, il signe 23 victoires pour 99 sorties, ce qui ne sera toutefois pas suffisant pour lui permettre de décrocher le titre. Il terminera deuxième derrière le Sud-africain Joe Byrnes, puis il échoue de peu l’année suivante avec seulement deux victoires de moins que le jockey champion l’Australien Gordon Mather.
Le jeune Jason Espitalier Noël accomplit lui l’exploit de remporter la Maiden Cup en 1978, à l’âge de 17 ans. Il pilotait High Hearted et quelques mois plus tôt s’était déjà distingué en gagnant la Barbé Cup sur Armed Guard. Le jeune jockey amateur finit même la saison à la deuxième du classement des jockeys avec 21 victoires, derrière Len Hill, un jockey confirmé.
A partir des années 90, de jeunes jockeys mauriciens s’illustrèrent comme Vinay Naiko, 12 victoires en 1995, Yasin Emamdee 13 victoires en 2000 Roland Boutanive, 18 victoires en 2006 et surtout Yasin Emamdee, 38 victoires en 2003 ou encore Nishal Teeha, 21 victoires en 2007. Mais c’est surtout Rye Joorawon qui sort du lot puisqu’il détient le plus grand nombre de victoires au Champ de Mars depuis 2012 et a largement dépassé la barre des 100 victoires.
Comment ne pas mentionner le doublé de Samraj Mahadia sur Have Mercy qui remporta deux fois la Maiden Cup avec le même cheval et qui, par la même occasion abaissa le record du parcours. Et de rendre hommage aux plus anciens comme Lall Seesurrun ou Ranjit Doyal plus connu sous le nom de Deanan.
Beaucoup des plus jeunes jockeys sont toujours en activité et quelques autres sont venus se rajouter à la liste, tels que Jeannot Bardottier ou encore G.D. Aucharuz, Kersley Ramsamy, Prakesh Horil, pour ce citer que quelques-uns d’entre eux… Et comme tous les métiers liés au turf, l’activité se professionnalise et les jeunes jockeys mauriciens ont de beaux jours devant eux.
Sources et photos : Mauritius Turf Club