Joseph Maximilien Cajetan, Baron de Wiklinski a visité Port-Louis en 1769. Il décrit la ville comme étant peuplée de beaucoup de négociants qui ont des vaisseaux, et qui font un commerce très important aux Indes, en Chine et au Cap de Bonne-Espérance, ce qui enrichit considérablement l’île mais aussi des personnalités haut placées à la cour de France…
Selon le Baron de Wiklinski la cour de France fait avec sa possession lointaine un commerce lucratif en y envoyant, tous les ans, six ou huit vaisseaux chargés d’argent, de vin, draps, bougies, savon, huile d’olive et eau-de-vie dont on fait une grande consommation dans cette isle et surtout dans celle de Bourbon.
Wiklinski mentionne qu’outre les six vaisseaux que le Roi envoie tous les ans, il y vient bien d’autres sous des noms empruntés dont les véritables armateurs sont les ministres. Ils arrivent et sont adressés au gouverneur et à l’intendant. Les cargaisons sont vendues à l’encan et achetées quelquefois fort cher. Ces navires sont expédiés en Chine, aux Indes et autre part, reviennent à l’Isle de France où le tout est vendu à l’encan.
Ces vaisseaux restent des fois à faire ce manège sept à huit ans dans la colonie. Certains ne font que des voyages à la côte de Guinée et à Madagascar. Ils s’en reviennent avec des cargaisons de Noirs, qu’ils vendent bien cher aux habitants. Les gouverneurs et intendants ont des intérêts inestimables dans ces armements, sans compter les présents qu’ils reçoivent des capitaines des vaisseaux particuliers pour avoir permission de négocier avec privilèges.