Maurice a 51 ans. Histoire(s) Mauricienne(s) aura bientôt 5 ans. Nous vous proposons une série de portraits de grands Mauriciens disparus, qui ont eu un rôle de premier plan dans l’histoire de leur pays. Elle culminera par la publication d’un numéro spécial en fin d’année. Vos likes détermineront votre personnalité préférée !
Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR), Chief Minister puis Premier ministre de Maurice, du 26 septembre 1961 au 16 juin 1982, est le père de l’indépendance. Médecin de formation, il fut scolarisé au Collège Royal de Curepipe et fit ses études supérieures à Londres.
Rien ne prédisposait le petit Kewal, issu d’un village agricole de l’est, à devenir un jour un grand homme, si ce n’est une certaine ténacité. SSR a effectué une lente mais inexorable ascension dans le paysage politique local.
Après son retour au pays en 1935, il installa d’abord un cabinet médical au 87 de la rue Desforges, à Port-Louis puis rapidement deux autres à la campagne dans les villages de St Pierre et de Montagne Longue. Il se lança bientôt dans la politique au sein du Parti Travailliste nouvellement créé.
Il fut très actif dans l’émancipation des classes laborieuses dans les campagnes et fut élu pour la première fois en 1948. Il accéda à la direction du Parti travailliste en 1959, dans une île sur le point de devenir indépendante car le processus de décolonisation de l’empire britannique était en marche. Cette année-là, le Parti Travailliste fit table rase lors des élections législatives.
Seewoosagur Ramgoolam devenu Chief Minister en 1961 était devenu incontournable. Anobli par la reine d’Angleterre en juin 1965, c’est tout naturellement lui qui fut pressenti pour devenir le premier Premier ministre de l’île Maurice indépendante.
Au lendemain de l’indépendance, alors que la situation économique était catastrophique et que des affrontements ethniques menaçaient de couper le pays en deux, le Parti travailliste et son rival aux élections de 1967, le Parti Mauricien Social-Démocrate, mirent leurs différences de côté et décidèrent de faire une coalition qui sera à la base de l’édification de l’île Maurice moderne.
Le séisme électoral de 1982, lors duquel le Mouvement militant mauricien rafla tous les sièges à l’Assemblée nationale, mit un terme à la carrière politique de SSR. Il mourut en 1985.