La Cambuse, refuge d’anciens navigateurs

A moins d’un kilomètre de Blue-Bay, dans le sud-est de Maurice, la plage de La Cambuse est très appréciée des sudistes. Mais se doutent-ils seulement que cette plage est fortement imprégnée d’histoire?

Au bout d’un long sentier ensablé, sous le couvert des casuarinas, des fondations en béton émergent des hautes herbes. Elles rappellent la présence de la Royal Navy durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce site historique est utlisé et régulièrement visité par les guides de l’hôtel Le Shandrani qui a mis en place tout un programme de sensibilisation du patrimoine.

Un peu plus loin, une butte domine le paysage. En contrebas, une petite plage de sable blanc, ceinturée par de gros rochers basaltiques sur lesquels viennent s’écraser sans retenue la houle des mers du sud.

La plage regorge de petits détails qui échapperaient à un oeil non-exercé. Nichés dans de petits bassins des coraux bleus, jaunes, oranges grandissent nourris par le grand air du large. Sur le sable, on trouve des piquants d’oursins gros comme l’auriculaire et plein de coquillages vides… Et puis, surprise, sur la roche noire des inscriptions.

Rien à voir avec des messages d’amoureux ou des grafitis de fans de foot. Les mots sont gravés dans la roche, un sabir proche de l’italien et un nombre: 1405. Des navigateurs auraient-ils accosté ici il y a 600 ans ? Y auraient-ils fait naufrage? A ce jour il n’y a pas eu de certification officielle, seulement de fortes présomptions, selon le guide du Shandrani, responsable des visites sur le site.

Mais, sur le site, l’évidence saute aux yeux. Par temps calme, les navires qui abordèrent jadis l’île par son versant sud-est, en remontant les alizées, pouvaient aisément s’abriter dans l’anse qui s’ouvre à cet endroit du littoral et débarquer sur la terre ferme. La Cambuse fut elle une halte pour des navigateurs anxieux de trouver un abri? Fort possible. Selon la légende, La Cambuse aurait même servi de cachette à un fabuleux trésor de flibustiers…

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